Pourquoi «Libé» abrite WikiLeaks
S’en prendre illégalement à WikiLeaks, comme le font nombre d'Etats, c’est une menace que tous les journaux libres doivent dénoncer.
Par LAURENT JOFFRIN Directeur de «Libération»
Libération, anarchiste du Net ? En abritant le site Wikileaks, pourchassé à l’échelle mondiale, sacrifions-nous à l’idéologie de la transparence absolue, dans laquelle Michel Foucault voyait une forme insidieuse de totalitarisme ? En aucune manière. Les Etats démocratiques ont le droit de garder des secrets et d’agir, dans les formes légales, à l’abri de règles reconnues de confidentialité.
Mais les organes d’information, sur le Net ou ailleurs, ne sont pas et ne doivent pas être des prolongements des Etats. Ils sont des contre-pouvoirs. Ils ont pour fonction d’informer le citoyen et s’efforcent, pour ce faire, de comprendre ce qui se passe dans les coulisses des organisations, publiques ou privées.
Sous une forme radicale, c’est ce que fait WikiLeaks, qui a pris soin, il faut le souligner, de s’arrimer à des titres respectés de la presse mondiale pour rendre publiques les informations qu’il s’est procurées. Les attaques menées contre ces imprécateurs utiles n’ont à ce jour aucune base légale.
Et pour cause : en démocratie, le droit à l’information l’emporte sur la logique des pouvoirs ; s’en prendre illégalement à WikiLeaks, c’est, toutes proportions gardées, mettre en place une sorte de Guantánamo virtuel. Une menace que tous les journaux libres doivent dénoncer.
Relatório e Contas. Resumo da Semana
Há 1 hora
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